Vous trouverez dans cette page  des informations récentes concernant l’archéologie, la préhistoire,  la paléontologie, la géologie,  la biodiversité et bien d’autres choses encore…

Bonne lecture


Figés dans l’ambre, ces insectes sont à peine éclos

C’est l’une des rares traces du processus d’éclosion à être retrouvée dans le registre fossile.

Pris au piège, ensemble, dans de l’ambre libanais datant de 130 millions d’années, ces larves d’insectes apparentées aux chrysopes ont été figées à côté de leurs coquilles qu’elles avaient à peine quittées. C’est la première fois que l’on trouve ainsi des larves pas loin de leur coquille.

Une nouvelle espèce

Ces larves ont été étudiées et décrites dans un article publié dans la revue Palaetolongy : elles correspondent à une nouvelle espèce qui a été baptisée Tragichrysa ovoruptora. Certains des spécimens retrouvés étaient encore accrochés à leurs coquilles, ce qui est une « pratique » retrouvée chez des espèces modernes. Parmi les débris, les chercheurs ont également découvert une petite pièce en forme de lame qui est utilisée par les larves pour briser la coquille de l’œuf et en sortir. De nombreux arthropodes et vertébrés se servent de telles structures pour s’échapper de leurs cocons. 


Révélations sur le thylacoleo, un lion marsupial disparu il y a 40 000 ans

Ce drôle d’animal vivait en Australie, il y a plus de 45.000 ans. De nouveaux fossiles ont permis de reconstituer son squelette et mieux comprendre son mode de vie.

Thylacoleo carnifex, encore appelé « le lion marsupial », intrigue les paléontologues depuis la découverte des premiers ossements fossilisés attribués à son espèce, recueillis autour de Victoria, en Australie, dans les années 1850. Le manque de fossiles complets ne permettant pas d’appréhender le mode de vie de cet animal qui ne ressemble à aucune espèce actuelle. Mais la découverte d’un spécimen presque complet apporte enfin des réponses.

Le plus gros marsupial carnivore d’Australie

Le Thylacoleo était une bête de bonne taille dont le poids pouvait atteindre les 100 kilos. Il occupait une partie de son temps à l’intérieur de grottes où de nombreux fossiles ont maintenant été retrouvés. Notamment un squelette presque complet, dans la plaine de Nullarbor, comprenant la queue et les clavicules de l’animal. Sa description détaillée fait l’objet d’une publication dans la revue PLOS ONE par des chercheurs de l’université Flinders et du Musée d’Australie-Méridionale. Les analyses ont permis de constater que la queue des Thylacoleos était raide et fortement musclée : il devait probablement l’utiliser avec ses deux pattes arrières pour former un trépied et caler son corps afin de libérer ses pattes avant pour grimper ou manipuler des aliments, comme le font de nombreux marsupiaux actuels.

Proche du diable de Tasmanie

D’autres détails biomécaniques laissent penser que le Thylacoleo n’était probablement pas apte à courir sur de grandes distances et donc qu’il ne devait pas poursuivre ses proies mais plutôt chasser à l’affut ou se nourrir de cadavres. En revanche, il avait une aptitude certaine pour grimper aux arbres ou aux parois abruptes des cavernes qu’il fréquentait. Son anatomie rappelle celle du diable de Tasmanie même s’il ne partage pas de liens directs avec ce dernier.


 Une tombe de 4400 ans découverte en Egypte

La tombe d’un prêtre datant de plus de 4.400 ans a été découverte sur le site de Saqqara, près du Caire, par une mission archéologique égyptienne, ont annoncé le 15 décembre 2018 les autorités.

La tombe du prêtre nommé « Wahtye » découverte en Égypte date de la Ve dynastie (entre 2.500 et 2.300 avant J.-C.), pendant le règne du Pharaon Néferirkarê (2446 – 2438 avant J.-C.), selon le ministère des Antiquités. La tombe est « exceptionnellement bien conservée, colorée avec des sculptures à l’intérieur. Elle appartient à un prêtre de rang élevé« , s’est réjoui samedi 15 décembre 2018 le ministre des Antiquités, Khaled el-Enany devant un parterre d’invités et la presse. Wahtye portait en effet le titre d’« inspecteur divin ».

La tombe contient notamment des « scènes montrant le propriétaire de la tombe avec sa mère, sa femme et sa famille, de même qu’un certain nombre de niches avec de grandes statues colorées du défunt et sa famille« , précise le ministère dans un communiqué. Les niches sont au nombre de 18 et les statues de 24, selon la même source qui précise en outre que la partie basse de la tombe contient 26 niches plus petites.

La plupart de ces statues, dont la taille varie de 1 mètre à taille humaine, représentent des personnes ou des divinités.

Certains hiéroglyphes découverts dans la tombe font référence à la mère et à l’épouse de Wahtye. D’autres montent des Égyptiens engagés dans diverses activités (cuisine, boisson, construction…)

L’équipe responsable de la découverte va désormais poursuivre ses investigations pour tenter de découvrir le sarcophage de « Wahtye ».

En novembre 2018, sur le même site de Saqqara, les autorités égyptiennes avaient révélé la découverte de sept tombes, dont quatre datant de plus de 6.000 ans, par la même mission archéologique égyptienne. Les archéologues avaient notamment mis au jour des scarabées et des chats momifiés. Le site de Saqqara, au sud du Caire, est une vaste nécropole qui abrite notamment la célèbre pyramide à degrés du pharaon Djéser, la première de l’ère pharaonique. Ce monument, construit vers 2.700 avant J.-C par l’architecte Imhotep, est considéré comme l’un des plus anciens monuments à la surface du globe.


Édiacarien : de grands spécimens énigmatiques

Alors que les premières formes de vie sur Terre étaient microscopiques, une faune étrange est apparue dans les océans de la planète il y a 630 millions d’années. Vie animale ou végétale ? La question reste posée, mais ce qui est sûr, c’est que certains spécimens mesuraient jusqu’à deux mètres de long et que l’on sait désormais pourquoi.

Un tournant critique dans l’histoire de la vie sur Terre a été l’apparition des premiers organismes de grande taille, biologiquement complexes, au terme de près de trois milliards d’années d’une évolution dominée par les micro-organismes.

L’histoire de ces grands organismes débute il y a 680 millions d’années, en pleine période édiacarienne (635-541 millions d’années). Ils disparaissent quelques millions d’années plus tard, sans raison connue et sans laisser de descendance, mais les fossiles retrouvés un peu partout sur la planète témoignent d’une grande diversité de tailles et de formes.

C’est sur les falaises de la réserve de Mistaken Point, sur l’île de Terre-Neuve, au Canada, qu’affleurent les plus grands fossiles de cette période. En mesurant leurs tailles au laser, en observant leur disposition et leur répartition, Emily Mitchell et son équipe, de l’université de Cambridge, pensent avoir élucidé le mystère de leur grande taille. L’étude est parue dans la revue Nature Ecology & Evolution en date du 25 juin 2018.

À cette époque, les océans étaient très riches en nutriments et les prédateurs inexistants. Être grand ne constituait donc pas un avantage compétitif pour se nourrir ni se défendre, mais représentait simplement, selon Emily Mitchell, le meilleur moyen de coloniser l’environnement.

Au-delà de cette découverte, ces écosystèmes florissants conservent bien des mystères : s’agissait-il d’animaux, de plantes, d’organismes intermédiaires ou d’une forme de vie éteinte ne ressemblant à aucun organisme vivant connu, une sorte « d’expérience manquée » de la vie multicellulaire ? L’énigme reste entière…


Le vol de l’archéoptéryx révélé par les rayons X

L’archéoptéryx, le fameux dino-oiseau, était-il capable de voler ? Et si oui, comment ? Grâce à une observation réalisée au synchrotron de Grenoble, une équipe européenne répond à ces questions.

Seuls onze fossiles d’archéoptéryx ont été découverts à ce jour dans le monde. Les méthodes non-invasives sont donc privilégiées pour les étudier, puisqu’elles ne les endommagent pas.

La microtomographie aux rayons X mise en œuvre au synchrotron européen de Grenoble fait partie de ces méthodes. Grâce à elle, une équipe européenne a pu sonder trois fossiles d’archéoptéryx et reconstituer en trois dimensions les squelettes des animaux et notamment la répartition, l’épaisseur et la forme de la partie externe des os de leurs ailes. Ce travail a fait l’objet d’une parution dans la revue Nature communications du 13 mars.

En comparant ces observations à l’analyse de 55 oiseaux modernes, les chercheurs parviennent à la conclusion que l’archéoptéryx était parfaitement capable de voler en battant des ailes. En revanche, comme il était dépourvu de bréchet – l’os sur lequel s’insèrent les muscles des ailes chez les oiseaux actuels –, il ne pouvait voler que sur de courtes distances, par exemple pour échapper à un prédateur. L’archéoptéryx devient ainsi le plus vieux dinosaure volant connu à ce jour.


Homo naledi, un si fringant ancêtre

On le pensait vieux, et même très vieux ! Au moment de sa découverte, en 2015, on disait qu’Homo naledi, un ancêtre de l’Homme, pouvait être âgé de deux millions d’années. Mais il semble que cette estimation soit erronée…

En 2013, une équipe dirigée par l’archéologue américain Lee Berger découvre dans un boyau difficile d’accès, en Afrique du Sud, une quinzaine de squelettes aux caractéristiques primitives : des doigts courbes pour grimper aux arbres, une petite taille et un petit cerveau, mais une silhouette assez proche de la nôtre. La découverte, publiée en 2015 dans la revue National Geographic, surprend la communauté scientifique. Les fossiles ne sont pas datés, mais leurs caractéristiques incitent à les imaginer très anciens.

Pourtant, ces jours-ci, Lee Berger annonce, dans une interview au même magazine, qu’Homo naledi est âgé d’environ 250 000 ans. C’est une surprise, car à cette époque, d’autres hommes anatomiquement modernes font leur apparition en Afrique. Faut-il voir dans Homo naledi une sorte de fossile vivant, comme l’est de nos jours le cœlacanthe ?

La question reste ouverte, le découvreur n’ayant pas indiqué quelle méthode avait été utilisée pour dater les fossiles : bref, la communication sur Homo naledi a plus à voir avec la communication à grand spectacle qu’avec la rigueur scientifique. Quoi qu’il en soit, Homo naledi, dont on connaît une quinzaine de spécimens, va probablement modifier en profondeur nos connaissances sur les origines de l’Homme.


Un oisillon de 100 millions d’années découvert dans de l’ambre

Voici « Belone ». C’est le surnom qu’ont donné les paléontologues à ce malheureux oisillon conservé dans un morceau d’ambre depuis près de 100 millions d’années. On peut y distinguer les pattes armées de griffes, ses ailes déjà couvertes de plume et aussi sa tête. Pour les chercheurs, cet énantiornithe était capable de voler aussitôt l’œuf éclôt.

Au vu de la formation de ses plumes, l’oisillon n’avait probablement que quelques jours, guère plus, estiment les chercheurs qui l’ont étudié. C’est un énantiornithe, groupe disparu d’oiseaux à dents. Le malheureux s’est englué dans la résine d’un arbre, offrant ainsi à ses découvreurs, quelque 99 millions d’années plus tard, un aperçu bien conservé et en trois dimensions de ce qu’il était. Ses restes, en partie visibles à l’œil nu, sont constitués de ses pattes, sa tête, les ailes et les plumes.

« Belone » comme il a été surnommé par les paléontologues en référence au skylark oriental (Alauda gulgula), oiseau à la robe ambrée aujourd’hui rencontré au Myanmar, a été découvert dans ce même pays, dans la vallée d’Hukawng, au nord. Il s’agit du fossile inclus dans l’ambre le plus complet trouvé dans cette région, qui en a déjà livré beaucoup, venus du Crétacé, animaux, insectes ou plantes.

L’oisillon décrit par Lida Xing et son équipe dans la revue Gondwana Research a été acheté sur un marché en 2014 avec d’autres spécimens non moins intéressants piégés dans de l’ambre, comme l’extrémité d’une queue de dinosaure recouverte de plumes, autre découverte du chercheur.

Même si, de prime abord, ce jeune oiseau préhistorique figé dans un morceau d’ambre de 7,6 cm peut évoquer les oisillons modernes, il s’en distingue sous plusieurs aspects. Les énantiornithes étaient en effet armés de griffes à leurs pattes et sur leurs ailes et possédaient aussi de petites dents sur leurs mâchoires. En outre, l’articulation de leurs épaules était différente des oiseaux d’aujourd’hui.

Autre distinction majeure, et non des moindres, les oisillons étaient vraisemblablement capables de voler et aussi de se défendre dès leur naissance. Hypothèse qui se voit renforcée par l’étude de « Belone », animal qui, bien que très jeune, arbore déjà un beau plumage teinté de marron, fauve et gris. Cependant, leur distribution est disparate sur son corps.

Pouvoir voler si tôt a pu les rendre aussi plus vulnérables, estiment les spécialistes. Cette faiblesse est peut-être une cause de la disparition des éniantornithes qui, comme les dinosaures et bien d’autres espèces, ont complètement disparu lors de la catastrophe de la fin du Crétacé, il y a 65 millions d’années, alors que les oiseaux s’en sortaient.